Notes biographiques

Maître fondeur, sculpteur et peintre, Ludovic Booz participe de la construction d’une nouvelle identité visuelle haïtienne. Sculpteur, il a fortement marqué le paysage urbain de son empreinte (Statue de l’Indien, Statue à la Paix, Bustes de Dumarsais Estimé à Port-au-Prince et de Magloire Ambroise sur la place de Jacmel…) En début de carrière, Ludovic Booz visitait quotidiennement la salle où étaient exposées á la rue de la Réunion les œuvres de Normil Charles (sculpteur, boursier du Gouvernement Hyppolite en 1892, prix de la sculpture de l’Académie Julian en 1908). Un an d’apprentissage à la Galerie RedCarpet dans l’atelier du maître baroque du bois, François Sanon, a introduit Booz à la taille du bois. Je suis passé au bronze, nous informe- t-il, à la fonderie qu’Andrew Saba m’avait fait installer au RedCarpet à la fin des années 70. Pour le marbre, après avoir un jour visité  l’atelier du marbre industriel au Ministère des mines, j’ai appris seul dans les livres. J’ai pu exploiter le marbre différemment du modelage. J’ai pu en tirer une expression plus moderne, le marbre étant doux et rigide à la fois. »

Dans l’œuvre de Ludovic Booz, la symbolique de l’objet en sculpture comme en peinture réfère à un ensemble de codes universels. L’objet figuré n’est pas pris pour tel, il prend son sens á partir d’une mise en forme allégorique: la paix, la justice, la liberté, l’accusation, la maternité. Il est intéressant de noter la correspondance esthétique entre les sculptures de Pierre Bourdelle qui surplombent la fontaine lumineuse de la Place des Nations Unies à Port-au-Prince et celles de Booz: formes compactes ou stylisées, harmonies froides, étirement de la figure, contours anguleux, confèrent à la figure une grande élégance de style et une apparente fixité.

Booz enseigne la sculpture et la fonderie depuis 1984 à l’ECOLE Nationale des Arts. Il nourrit le projet de fonder une école-résidence de la sculpture à Merger, localité de la commune de Gressier.