Note biographie
Chef de file du courant dénommé improprement École de la Beauté, Jean René Jérôme a produit une œuvre en perpétuel renouvellement marquée par une grande polyvalence technique. Boursier visiteur des Etats-Unis d’Amérique(USIA) en 1970, il fut exposé aux grands courants esthétiques de l’époque.
Peintre, sculpteur et céramiste Jérôme participe du renouvellement des codes figuratifs de la plastique haïtienne. Prenant le relais des préoccupations identitaires des milieux afro-américains qu’il a fréquentés dans les années 70, il élabore une esthétique du corps où la femme noire, dans sa plasticité et sa spiritualité prend place d’icône.
Retourné à ses repères, son imaginaire se nourrit des anciennes pratiques religieuses familiales, des rites initiatiques des péristyles de Carrefour, son lieu de domicile. Une morphologie et des ornements tirés de la culture populaire sont reliés aux apports formels de la modernité occidentale pour trouver une nouvelle loi de la forme. Á partir de supports divers, il organise une œuvre du sacré pour une expression de l’horreur.
En 1980, en réaction à la répression contre la presse, Jean-René Jérôme entame sa phase sombre. Toutes les angoisses et peurs accumulées sont déversées comme un torrent dans une expression de l’horreur. Ceci donne lieu à la série dénommée Œuvres Secrètes, la dernière de son parcours, marquée par les conditions de misère absolue et de pourriture sociale avancée. Une production que l’historien d’art Michel Philippe Lerebours a identifiée à « une Rencontre avec la Mort ».