Jacques Gabriel Notes Bio

Libre penseur á la parole éblouissante, Jacques Gabriel est né à Port-au-Prince, le 12 octobre 1934, de mère couturière et de père employé de commerce.  Il expose pour la première fois au Foyer des Arts Plastiques en 1954 et fait une courte carrière comme ténor au sein du Chœur Simidor. Il  reçoit immédiatement la réponse du marché. Avec l’argent recueilli, il part aux États-Unis en 1955 étudier la peinture au New School for Social Research, avec comme professeur le peintre équatorien, Camillo Egas. Là, il hante les musées  pour étudier les maîtres, anciens et modernes. Il visite les artistes  tels que Maya Deren, Teres Yi Do et Selden Rodman.

En 1957, il rentre au Pays où il rencontre Roland Dorcély qui devient alors son professeur et ami. En 1958, il repart pour les Etats-Unis où il vend assez de tableaux pour tenter une « aventure française ». En 1959, Jacques Gabriel découvre à Paris le Surréalisme à travers les écrivains et artistes qu’il fréquentait : les poètes, Alain Jouffroy, Pierre de Mandiargues, les peintres, Jean -Jacques Lebel, Ferro.  De 1960 à 1961, il séjourne aux Etats-Unis en compagnie de Hervé Télémaque. Il retourne à Paris en 1961 ou il participe à de nombreuses expositions de groupe. Ce qui lui donne une notoriété internationale. Ses inséparables á Paris étaient  Hervé Télémaque, Luce Turnier, Gesner Armand et Roland Dorcély.  Dans cette atmosphère d’échange culturel intense, Jacques acquit une solide culture artistique. Culture qui a fait du peintre le critique fin et érudit qu’il est devenu.

Appréhender l’œuvre de Jacques Gabriel ramène à considérer  l’œuvre figurative avec le corps,  le visage, les masques comme leitmotiv, et  l’œuvre abstraite avec  les masses,  les sphères et cubes comme flottant  dans l’espace plan. Figurative ou abstraite, le volume et  l’aplat dominent la construction de l’espace plastique. Les effets d’ombre et de lumière sont obtenus par modulation de la couleur. Le rendu perspectif, par les contrastes forts. Les procédés utilisés sont souvent proches des techniques de l’affiche publicitaire. Le visage, nous dit Jacques Gabriel, est le résumé du corps.

Il voulait, disait-il, élaborer un vocabulaire iconographique haïtien pour combler le vide existant dans notre culture d’images visuelles. (Extrait du témoignage de Delano Morel in Catalogue Rétrospective Jacques Gabriel)